Henning Dröge

A l’époque où nous vivons, l’écriture d’une lettre est devenue un peu démodée. On utilise plutôt des courriels ou des SMS pour envoyer juste quelques mots personnels garnis d’émoticônes pour les amis. Mais peu importe : que l’on écrive une lettre traditionnelle ou un courriel électronique, on la finit toujours en exprimant ses meilleurs vœux pour le destinataire et en lui transmettant des salutations des amis communs.
 

Cependant, même si Paul a transmis des messages d’amitié dans les versets précédents, il finit sa lettre aux Chrétiens de Rome par une louange à Dieu. Une telle conclusion nous apparaît un peu inhabituelle. En fait, c’est la seule fois que Paul termine une lettre de cette manière. Toutes ses autres lettres aux Communautés chrétiennes autour de la Méditerranée contiennent soit une salutation conventionnelle soit des exhortations à garder la foi ou à vivre selon les principes chrétiens. Pourquoi a-t-il choisi d’achever cette lettre d’une façon tellement hors du commun ?

Autrement qu’avec les communautés en Grèce ou en Asie Mineure, Paul n’était jamais engagé dans la conversion au christianisme de la population romaine. Certes, les Romains ont entendu parler de son  engagement missionnaire mais ils n’ont pas fait sa connaissance. Et maintenant, il leur annonce qu’il se propose d’aller à Rome pour leur rendre visite. Peut-être craignait-il que son arrivée puisse faire naître un intérêt et une admiration disproportionnés ; c’est pourquoi il voulait détourner cette attention de sa personne vers Dieu qui peut employer n’importe qui pour transmettre la Bonne nouvelle.
 

Ce message que Paul partage avec les Romains leur révèle les projets que Dieu a formés pour les hommes. Ces desseins étaient gardés comme un secret depuis l’origine de l’humanité mais ils se manifestent par la naissance de Jésus, le Christ et Fils de Dieu. En lui, Dieu s’est fait homme pour vivre parmi nous.
 

Cette conception n’était pas du tout étrangère ni aux Grecs ni aux Romains. En fait, à Lystre, Paul et son compagnon, eux-mêmes, étaient pris pour des Dieux. Dans les mythologies grecques et romaines, les dieux choisissaient souvent de se rendre sur terre sous une forme humaine pour se mêler aux affaires des hommes. Tantôt, ils participaient à leurs guerres parfois en prenant partie pour chaque opposant ; tantôt, ils étaient fascinés par la beauté d’un être humain et recherchaient des aventures amoureuses. Parfois, ils donnaient aussi des conseils aux hommes pour les aider à trouver le chemin de leur destin. Mais ils ont toujours gardé leurs caractères divins. Ils ne connaissaient ni la faiblesse ni les doutes ni la mort.   

Donc, même si l’idée d’un Dieu qui s’occupe des affaires humaines déguisé en homme n’était pas considérée  comme extraordinaire, la majorité des Grecs et Romains avait des difficultés à accepter un Dieu qui arrive sur la terre sous la forme d’un enfant faible et désarmé et qui plus tard subit volontairement des injures, des blessures et la mort.

Mais c’est justement cette abnégation absolue du Christ qui change tout. Seulement par son humble naissance, par ses souffrances et par sa mort, il fut capable de payer pour nos péchés et de les anéantir. En fait, sans le Vendredi Saint et Pâques, Noël serait inutile et, pareillement, la mort du Christ et sa résurrection seraient inimaginables sans sa naissance à Bethléem.

Voilà, la Bonne Nouvelle annoncée déjà par les prophètes et prêchée par Paul à tout le monde, pour que chaque personne puisse croire en Jésus et le suivre pour trouver le chemin menant à Dieu. Et Dieu lui-même, par Sa propre sagesse et par la consolation et l’encouragement de Son Saint Esprit, renforcera et confirmera notre foi en dépit de toutes les guerres, les maladies pandémiques et les injustices qui dévastent le monde.

Amen

Henning Dröge